Publié le 16 novembre par  Laurent Marcaillou

Le sous-traitant aéronautique spécialisé dans l’usinage élargit son domaine de compétences avec l’acquisition des fonderies de titane Taramm, en Ariège, et Gamma-Tial, en Indre-et-Loire, qui fabriquent des pièces de moteur d’avion. A cette occasion, le fonds aéronautique d’ACE Capital Partners a réinvesti dans le groupe, qui prépare d’autres acquisitions.

WeAre Group fabrique des pièces de structure d'avion et de moteur de petite et moyenne dimensions.

WeAre Group fabrique des pièces de structure d’avion et de moteur de petite et moyenne dimensions. (WeAre Group)

Le sous-traitant aéronautique WeAre Group basé à Montauban (Tarn-et-Garonne) vient de racheter les fonderies de pièces en titane Taramm à Mazères (Ariège) et Gamma-Tial à Richelieu (Indre-et-Loire), à leur dirigeant Arnaud Henrion. Il a financé cette acquisition avec le soutien du fonds d’investissement aéronautique géré par ACE Capital Partners , qui a réinvesti dans le groupe un montant non communiqué tout en restant minoritaire au côté de la famille Farella. Avec la crise de l’aéronautique, le chiffre d’affaires cumulé de Taramm et de Gamma-Thial a chuté de 20 à 6 millions d’euros entre 2019 et 2020 et leur effectif a été réduit de 200 à 90 salariés, dont 75 chez Taramm.

Leur dirigeant avait dû laisser la direction à un administrateur judiciaire en juin 2020 en raison d’une enquête judiciaire sur la gestion, avant d’en reprendre la présidence récemment. Taramm et Gamma-Tial fabriquent des pièces de moteurs Leap de Safran et GE qui équipent les Boeing 737 Max et 60 % des Airbus 320 Neo, et des pièces de structure. Elles ont été doublement pénalisées par la suspension du B737 Max et la chute de la fabrication d’Airbus de 40 %.

Moteurs d’avion

Mais elles ont un savoir-faire précieux dans la fonderie de titane à la cire perdue. Gamma-Tial effectue aussi le traitement thermique par compression isostatique à chaud, qui compacte la matière dans le four à 1.000 degrés et à 1.000 bars, un équipement assez rare. « Cette acquisition nous permettra d’être plus présents sur le marché des moteurs d’avion, en proposant de fabriquer avec la technique de la fonderie des pièces très complexes à un prix compétitif par rapport à l’usinage », explique Pascal Farella, président du directoire de WeAre Group. Le groupe fusionnera les deux fonderies en conservant les sites et veut porter leur chiffre d’affaires à 30 millions d’euros en 2024.

WeAre Group cherche d’autres secteurs d’activité que l’aéronautique

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WeAre Group souhaite racheter d’autres sous-traitants en France et à l’étranger. Il veut notamment se développer aux Etats-Unis auprès de Boeing et de Pratt & Whitney. Né en 2016 du rachat des sous-traitants Chatal et Espace en Loire-Atlantique par Farella, le groupe fabrique des pièces de structure d’avion et de moteur de petite et moyenne dimensions pour Airbus (55 % de l’activité), Boeing, Bombardier, Dassault, Embraer, etc.

La crise de l’aéronautique a fait chuter son chiffre d’affaires de 143 à 90 millions d’euros entre 2019 et 2020. Mais il prévoit une remontée à 95 millions en 2021 et à 128 millions en 2022. Après avoir diminué son effectif de 1.250 à 950 salariés l’an dernier, il recrute une centaine de personnes d’ici à la fin 2022. A cause de la crise, il a dû vendre à la fin 2020 l’entreprise d’usinage pour la défense Comefor près de Saint-Etienne, qui emploie 60 personnes, au groupe lyonnais ACI, alors qu’il l’avait rachetée en 2017 pour se diversifier.

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