N°167 – Août 2021

Financière de Courcelles a ouvert l’année dernière
une nouvelle page d’une histoire déjà vieille de
près d’un siècle. Sous la houlette de l’homme
d’affaires Matthieu de Baynast, la boutique spécialiste des fusions-acquisitions
small et smidcap se place désormais sous
le signe de l’« augmented M&A »

 

Matthieu de Baynast est un adepte du grand écart. Après douze ans comme directeur de l’international, puis PDG du groupe de services aux entreprises Atalian, un géant français de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 130000 salariés, il en est parti en 2019 pour racheter une boutique M&A de 25 personnes, Financière de Courcelles (FdC). Grand écart encore lorsque l’une de ses premières décisions à la tête de cette « vieille dame » fondée en 1928 est d’ouvrir des bureaux à Singapour, en Thaïlande et en Malaisie, a priori aux antipodes des marchés familiers des PME et ETI françaises qui constituent son fond de commerce. Ils viennent compléter le rayonnement que la banque d’affaires avait déjà hors des frontières hexagonales par l’intermédiaire du réseau GMAP (Global M&A Partners) dont elle a été un membre fondateur dès 1999 et qui regroupe 450 professionnels des fusions-acquisitions à travers le monde.

PARTENAIRES RÉGIONAUX
Tout en consolidant ses positions internationales, Financière de Courcelles a noué deux partenariats avec des structures régionales en France. Le premier a été signé avec la société nîmoise Fintouch et rendu public en février dernier. L’idée est que ce cabinet introduise les équipes de FdC auprès d’entrepreneurs locaux et que ces derniers puissent bénéficier de toute sa boîte à outils, notamment à l’international. Le deuxième partenariat a été dévoilé le 1er juillet : Financière de Courcelles et Exco Finance, un réseaux de 120 cabinets d’expertise
comptable présents en France et à l’étranger, ont décidé de mettre leurs forces en commun ; Exco s’appuie sur l’expertise de son partenaire pour structurer sa propre activité de conseil en M&A small cap et Financière de Courcelles mise sur les contacts que son allié a créés par son maillage territorial. « Nous mettrons à la disposition d’Exco des outils techniques et notre réseau international complémentaire du sien qui lui serviront à mener les opérations de haut de bilan les moins complexes pour le compte de ses clients. Lorsque les sujets deviendront plus ardus, mettant par exemple en jeu des fonds parisiens ou des deals cross-borders, nous prendrons le relais. Avec ce partenariat et celui que nous avons mis en place avec Fintouch, nous avons atteint une couverture satisfaisante du territoire sans avoir besoin d’ouvrir de bureaux régionaux », explique Matthieu de Baynast.
À cette double perspective, à la fois locale et internationale, il en ajoute une autre, opérationnelle et financière, qui vient compléter son ambition pour Financière de Courcelles, résumée en une formule : l’« augmented M&A ». « Nous devons être capables d’accompagner nos clients au-delà de la seule transaction ou opération sur leur capital. C’est pourquoi nous avons constitué autour de nous un écosystème de partenaires très opérationnels dans les domaines du management de transition avec Valtus, de la transformation digitale ou du conseil
en stratégie avec Mawenzi », théorise-t-il.

EXPERTISES SECTORIELLES
Le banquier d’affaires Guillaume Piette, qui a rejoint l’aventure l’année dernière après sept ans chez goetzpartners, complète : « Lorsque nous allons “pitcher” devant de nouveaux clients, nous sommes souvent deux associés, l’un avec un vécu opérationnel et l’autre pour l’expertise M&A. Ainsi, une discussion à la fois opérationnelle et transactionnelle peut entraîner l’association d’un mandat de vente d’une société à une mission de transformation supplémentaire, de digitalisation par exemple, pour mieux valoriser l’entreprise. Nous pourrons exécuter cette mission de transformation en direct ou grâce à notre écosystème. »
Les clients de Financière de Courcelles pourront notamment compter sur ses expertises sectorielles reconnues dans l’éducation, les services aux entreprises ou l’aérospatiale, entre autres. Sur ces bases, « notre cœur de cible est le LBO primaire midcap où nous accompagnons l’entreprise, résume Guillaume Piette. En matière de valorisation, nous nous
positionnons sur des dossiers de 20 à 400 millions d’euros, avec une exception lorsque nous accompagnons des entreprises dans des stratégies de build-up à l’international. Dans bien des secteurs, cette consolidation est largement lancée par les fonds actionnaires qui nous voient comme des partenaires crédibles pour aider leurs participations dans ce domaine.
Nous sommes aussi sollicités par des fonds pour envisager des sorties industrielles en profitant des contacts offerts par nos senior advisors et notre réseau international. En nouant des liens privilégiés avec eux, nous nous donnons la possibilité d’aller vers des LBO secondaires, tertiaires…» n E.L.L

À gauche : MATTHIEU DE BAYNAST (Montpellier Business
School, université du Havre) est depuis mai 2020 l’actionnaire majoritaire
et le PDG de Financière de Courcelles. Il était auparavant le CEO du groupe
Atalian.
A droite : GUILLAUME PIETTE (CFA) est managing partner chez Financière
de Courcelles depuis juillet 2020. Il l’a rejoint en provenance de chez
goetzpartners après des passages chez GCA Altium et DC Advisory