Paris le 15 juillet 2024,
La nouvelle donne politique qui devrait s’imposer en France, compte tenu des résultats des dernières élections, devrait avoir un impact sur le développement et le financement des établissements publics et privés à moyen terme.
Il est important de souligner que dans le programme du Nouveau Front Populaire, majoritaire à l’issue du scrutin de dimanche dernier, l’enseignement supérieur est peu développé, à l’exception de la suppression de Parcoursup et de l’accent mis sur l’accès gratuit à tous à l’université sans sélection.
La suppression de Parcoursup pourrait donner l’avantage aux établissements privés, actuellement non présents sur la plateforme, en remettant tous les différents établissements, publics ou privés sur le même plan. L’accès gratuit à tous à l’université sans sélection devrait toutefois être couplé d’une réflexion sur les besoins du marché de l’emploi afin de faciliter l’intégration de nos jeunes et surtout signifierait une hausse massive des dotations des universités.
L’enseignement primaire et secondaire, en revanche, est plus largement cité dans le programme du NFP, en particulier au travers des thèmes de la laïcité, de la sécurité des élèves et des enseignants, de la baisse des effectifs par classe et de l’augmentation des moyens et du contenu des enseignements. Le financement des établissements secondaires privés serait lié à leur capacité à intégrer plus de diversité. Le nombre des enseignants serait massivement augmenté alors que plus de 3.000 postes, soit plus de 12% ne sont pas pourvus pour la rentrée 2024.
Certains sujets fondamentaux de préoccupation du secteur ne sont en revanche pas abordés, à date, comme le maintien des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage. Si ces financements devaient être revus substantiellement à la baisse, il conviendrait alors de s’interroger sur la capacité et la volonté des entreprises à supporter le reste à charge ?
Quelle devrait être la place de la formation professionnelle, dans un marché de l’emploi en pleine mutation ? Les récentes dispositions relatives à la validation des acquis de l’expérience sont-elles suffisantes pour permettre une adéquation entre l’offre et la demande ?
La labellisation des établissements privés proposée par le gouvernement permettra-t-elle réellement une clarification des offres de formation aujourd’hui disponibles ? Interviendra-t-elle en complément de toutes les accréditations/homologations déjà existantes, parfois lourdes sur le plan administratif pour des établissement de taille moyenne ?
Faut-il donc s’attendre à de grandes révolutions dans le secteur de l’Enseignement Supérieur, sans doute pas tout de suite ?
La rentrée en septembre pourra probablement permettre de clarifier une partie de ces questions tout en apportant un éclairage sur la performance opérationnelle des opérateurs privés du supérieur à l’aune d’une performance 2023 en déclin.
Nous sommes à votre disposition pour poursuivre ces réflexions et répondre à toute question,
L’Equipe Education & Formation Financière de Courcelles
Guillaume Piette, Antoine Mainini, Florence Raveau, Philippe Cattelat